Dangers

• Des produits allergisants 

Les produits de coloration capillaire sont composés de nombreuses substances dont certaines peuvent avoir des conséquences sur l’homme. On retrouve beaucoup de problèmes liés à la PPD (paraphénylenediamine) qui est aussi utilisée dans les tatouages au henné. Elle provoque essentiellement des réactions cutanées. On relève également la présence d’ammoniaque dans ces produits.

L’Institut National de Recherche et de Sécurité a fait plusieurs études sur les risques encourus par les coiffeurs dans les salons de coiffure. Ces études ont montré que même si le niveau d’exposition des substances toxiques est faible, des réactions peuvent survenir lors de manipulations comme la décoloration.

• Les dangers liés à la PPD

Les risques encourus par les coiffeurs sont souvent liés à la PPD, reconnue comme étant un allergène majeur. Elle est normalement interdite dans les produits cosmétiques. Cependant, elle est tout de même présente dans les produits capillaires, à la hauteur de 6% en moyenne, car essentielle à leur composition.

Réaction au niveau du front après application de produits pour coloration contenant de la PPD.

Après application du produit chimique sur le cuir chevelu du client, on observe des résultats qui peuvent être très variables : ils peuvent aller de la simple irritation à un risque de cancer. Dans le cas des réactions allergiques, on peut relever des gonflements, des irritations, des brûlures... On parlera ici de brûlures chimiques, dont la plus courante est l’eczéma.

• Le cas des coiffeurs

Les coiffeurs sont confrontés à des problèmes beaucoup plus graves puisqu’ils sont en contact permanent avec les substances nocives contenues dans les produits…

De nombreuses questions se posent au niveau du cancer de la vessie. La fréquence de ce type de cancer est beaucoup plus élevée chez ceux qui manipulent les produits capillaires, puisque la molécule peut pénétrer directement dans le corps. En effet, la peau est une barrière jugée imperméable la plupart du temps, mais qui laisse passer certains éléments de notre environnement.

Il y a 3 étapes lors du transfert de la molécule de son environnement d’origine au corps humain. On distingue l’étape de la pénétration c'est-à-dire  l'entrée d'une substance dans une couche cutanée; la perméation qui désigne  le déplacement de cette substance de couche en couche; et la résorption qui est le passage de la substance dans la circulation sanguine ou lymphatique. L’ensemble de ces étapes se nomme absorption.

De là, la substance se propage dans le corps et elle est rejetée par l'appareil urinaire. Elle est donc au moins une fois en contact avec la vessie ce qui entraine un risque d'un cancer de cet organe. Ce risque tourne autour de 1,6 % selon cinq études de cohortes européennes. Cependant, il est beaucoup plus élevé chez les coiffeurs masculins. On ne retrouve pas cette augmentation significative chez la gente féminine. On a constaté d'autres cancers tels que celui des poumons, dû à l'inhalation de substance toxiques et irritantes. 

Etapes de l'absorption d'une molécule dans l'organisme.

Les coiffeurs sont de même exposés aux allergies cutanées, tout comme les clients (à cause de la présence de substances particulièrement irritantes et allergisantes dans les produits). Le taux de troubles cutanés chez les coiffeurs, liés à la manipulation de ces substances, varie entre 12,9% et 83%. 

 On distingue 3 risques professionnels majeurs :

1. Les risques cutanés : Les dermatoses professionnelles qui sont des maladies de la peau sont fréquentes. Les irritations cutanées peuvent apparaitre sous forme de rougeurs sur le dos de la main et entre les doigts, des démangeaisons, des sensations de brulures de l’eczéma, …
2. Les risques respiratoires tels que l’asthme ou un manque d’oxygène (insuffisance respiratoire) : Lors de leur travail, les coiffeurs utilisent des substances volatiles qui dégagent des vapeurs irritantes comme par exemple l’ammoniaque.
3. Les risques oculaires : en cas de projection de produits dans les yeux, la personne en question peut avoir des picotements des yeux et la réaction peut s’aggraver en conjonctivites.